![](https://trancheslivres.wordpress.com/wp-content/uploads/2024/04/la-petite-menteuse-1.jpg?w=200)
Lisa Charvet, tout juste majeure, débarque dans le bureau de l’avocate Alice Keridreux et lui demande de la représenter lors du procès en appel de son violeur. Lisa estime qu’une femme la comprendra mieux que cet avocat qui la défendue contre Marco Lange, l’homme qu’elle a accusé de viol alors qu’elle avait 15 ans.
Bien sûr de tels procès attisent les esprits, les masculinistes et autres incels dénoncent la sacralisation de la parole des femmes, et les féministes crient qu’elles ne supportent plus ceux qui font fi de leur parole ou la moquent.
Alice, la narratrice de cette histoire, relit l’ancien dossier et s’étonne de voir la condamnation de Lange ne reposer que sur la seule parole de Lisa et sur des témoignages du type « il regardait bizarrement », « c’était un marginal ». A ses yeux cela ne justifiait pas l’incarcération de Lange.
Comme le dit le titre, Lisa a menti et se dit prête lors de ce second procès à raconter ce qui l’a, trois ans plus tôt, incitée à se dire victime d’un viol, et cela au risque de se voir psychologiquement lapidée par le public, l’avocat de Lange et la juge outrée par ce mensonge responsable du long internement de l’innocent Lange.
Lisa va tenter, maladroitement mais sincèrement, d’expliquer que cette dénonciation a été une porte de secours, un appel à l’écoute de sa détresse, la sortie d’un engrenage de rumeurs, d’incitations, d’attentes ainsi qu’une forme d’explication à sa dépression.
Comment juger quand on se trouve face à deux victimes ? Certes elles ne sont pas sur un pied d’égalité, mais toutes deux sont en droit d’attendre un jugement équitable à l’aune du passé comme à celui de l’avenir.
On aurait aimé assister à la plaidoirie de l’avocate et au verdict final mais non, tant pis pour nous.
Un roman précieux en ce qu’il dénonce ces jugements hâtifs fondés sur les préjugés, les apparences, les intérêts d’une cause personnelle et la méconnaissance de la complexité humaine.
Je me souviens de la série Le tribunal. Dans un épisode qui parlait d’un divorce, le juge devait statuer entre les deux parties. Chacun accusait l’autre d’infidélité. À la fin, la vérité n’avait pas pu être établie. Le juge avait alors rendu verdict en se basant sur son ressenti. Cette épisode avait un peu écorné l’image que je me faisais de la justice, parce que je m’étais rendue compte qu’un jugement pouvait être basé sur ce que pensait le jury, ce qui peut conduire à des erreurs judiciaires.
J’aimeAimé par 1 personne
Tu as raison, le jury juge selon son émotivité et ce qu’il a vécu personnellement, en même temps juger uniquement sur des textes de loi peut aussi mener à des erreurs.
Juger est une chose impossible dans de nombreux cas.
J’aimeAimé par 1 personne
Comme toi, j’ai trouvé ce roman très intéressant, et même courageux.
J’aimeAimé par 1 personne
C’est vrai, et c’est le seul roman qui aborde ce point de vue de façon aussi sensible et intelligente.
J’aimeJ’aime
J’avais beaucoup entendu parler de ce roman et le sujet m’intéresse beaucoup, et je suis curieuse de voir comment l’autrice le traite.
J’aimeAimé par 1 personne
Ce serait génial s’il existait en audio.
J’aimeAimé par 1 personne
Peut être prochainement. 🤩
J’aimeAimé par 1 personne
Une lecture que j’avais aimé, sans plus.
J’aimeAimé par 1 personne
Je suis intriguée par l’idée que ce soit l’avocate qui ait le rôle de la narratrice, ça doit apporter un côté plus « neutre » ou plus juridique peut être. Et je me demande ce qui peut bien pousser cette adolescente a envoyé quelqu’un en prison pour un crime aussi horrible. Merci Hedwige pour ce retour, tu as réveillé ma curiosité. 🙂
J’aimeAimé par 1 personne
Merci Ludivine, je pense que tu pourras apprécier ce roman pour les réflexions et la compréhension qu’il éveille.
J’aimeAimé par 1 personne
Je vais y réfléchir, car tu as raison, on lit rarement la voix d’une victime qui revient sur ces mots, et ce point de vue depuis l’avocate m’intrigue vraiment. Oui, c’est un livre à noter, merci beaucoup pour ce conseil. 🙂
J’aimeAimé par 1 personne
Avec plaisir 🙂
J’aimeAimé par 1 personne
J’ai beaucoup aimé le positionnement de l’auteure, intelligent et subtil.
J’aimeAimé par 1 personne
Oui, c’est ce qui rend ce roman exceptionnel.
J’aimeJ’aime
Comme toi, j’ai un peu regretté que la fin soit moins documentée, mais il n’en reste pas moins que le livre a le mérite d’interroger le mécanisme du mensonge et son engrenage. Je me suis demandée si l’autrice se basait sur une véritable affaire, mais je n’ai pas trouvé de réponse.
J’aimeAimé par 1 personne
En tout cas cette histoire pourrait tout à fait être véridique.
J’aimeJ’aime
ça peut être intéressant d’aller voir en parallèle « Pas de vagues », le film de Teddy Lussi-Modeste.
J’aimeAimé par 1 personne
Ah merci je note ce film alors.
J’aimeAimé par 1 personne
Un roman qui ne semble pouvoir laisser indifférent…
J’aimeAimé par 1 personne
En effet et tu pourrais bien l’aimer d’ailleurs !
J’aimeAimé par 1 personne
Merci Hedwige 🙏🏻
Un sujet douloureux et inquiétant..
J’aimeAimé par 1 personne
L‘auteure parvient pourtant à centrer son livre sur le côté humain et touchant de ce drame.
J’aimeAimé par 1 personne
J’ai acquis ce livre récemment, très intéressée par le sujet… Ton article m’incite à le lire d’ici peu, enfin je l’espère📚
J’aimeAimé par 1 personne
Mais comme il est court, tu seras peut-être tentée de le lire plus rapidement que prévu ?
J’aimeJ’aime
Voilà un livre qui suscite un grand intérêt!!! Comme si cela ne suffisait pas, ton analyse en remet une couche, je n’ai donc plus d’autre choix que d’aller l’acheter 😉
Merci pour ce joli partage Hedwige, belle fin de journée à toi 🙂
J’aimeAimé par 2 personnes
Merci Jean-No et bonne lecture :-)
J’aimeAimé par 1 personne
Ce roman me fait penser à l’affaire d’Outreau où des ados avaient inventé des histoires d’abus et détruit des vies innocentes. Sans compter les dégâts à la cause féministe. Bonne journée
J’aimeAimé par 1 personne
Triste histoire, je m’en souviens encore 😢
J’aimeAimé par 1 personne