
Anthony est vieux, c’est un homme marqué, solitaire à l’extrême, taiseux. Aujourd’hui, gavé de souffrances, il sort dans la neige, tombe et meurt.
Au troisième âge de sa vie, Anthony s’installe dans une bergerie isolée frôlant les montagnes. Un jour une jeune infirmière achète la ferme qui fait pendant à la bergerie, La joie ombrée de tristesse de la jeune femme fascine le vieil homme. Leurs passés de douleur les uniront d’amitié avant qu’il ne commette l’irréparable, brisant leur entente.
Le deuxième âge de sa vie est marqué par la terrible maladie et le suicide assisté de sa mère, une femme admirable dont il ne fera jamais le deuil. Il y rencontrera Katel, l’amour de sa vie qu’il aimera pourtant moins que lui-même
Au premier âge de sa vie il est béni des dieux puisqu’il a une mère exceptionnelle de courage et d’inépuisable amour.
Il faut noter la plume magnifique de l’auteur, l’intelligence de ses dialogues, leur profondeur et cette sensibilité pudique qui me touche bien davantage que les hauts cris.
Anthony est un homme à qui tout a été donné, une mère aimante, des facilités intellectuelles et manuelles, un ami extraordinaire, un amour et des amies merveilleuses, mais il n’a jamais rien rendu, quand il n’a pas gâché ou détruit ces cadeaux de vie.
J’ai eu de la compassion en même que de l’irritation pour cet homme qui n’a jamais pu aimer réellement, s’est endurci, ensauvagé et qui, ayant beaucoup vécu, est néanmoins passé à côté de sa vie.