
Petit-neveu préféré d’une dame extravagante et dispendieuse, Frédéric et sa compagne Lucile sont accusés d’ avoir drogué et étranglé l’aïeule. On présume qu’à court d’argent et se sachant héritier, Frédéric a exécuté sa grand-tante.
Heurtée par le silence obstiné des accusés, Anna, la jurée, se range à cette hypothèse mais peu à peu ce silence la ramène bien malgré elle au sien alors que, petite, elle était incapable de raconter comment sa petite cousine avec laquelle elle jouait a soudainement disparu. C’était un silence d’oubli, mais un silence intolérable pour son père, un silence qui a bouleversé et mutilé sa vie. Ainsi que celle de sa famille.
Durant 5 longues journées le procès se poursuit, les témoins défilent, les avocats se défilent, les accusés se taisent et Anna écoute, consciente de sa responsabilité, appesantie d’elle, réfléchissant. Vient le dernier jour. Anna demande la parole et pose aux accusés la question à laquelle nul n’avait pensé.
C’est avec passion, émotion et admiration que j’ai lu ce roman remarquable par son intelligence du coeur et la beauté de son écriture.
De plus, ce rôle de jurée permet de raviver des questions bien actuelles : Comment peut-on juger sans tout connaître, et comment pourrait-on tout connaître de cette infinie complexité humaine? Comment être objectif lorsqu’on est un sujet et comment, nécessairement sujet/subjectif, peut-on être juste ?