Desai, Kishwar – Les origines de l’amour

Titre original : Origins of Love
Traduction : Benoîte Dauvergne


Simran Singh, assistante sociale et enquêtrice, se rend à Londres sur la demande de ses amis chefs médecins d’une clinique de mères porteuses Or un bébé, Amalia est séropositive alors que la mère porteuse ne l’est pas et les constituants de l’injection analysés.
Les parents adoptifs décèdent dans un accident suspect et la mère porteuse disparaît,
A la douane de Mumbai, des embryons venus d’Europe sont détournés et sont envoyés dans une clinique occulte.
Simran doit retrouver Edward, le donneur du sperme pour Amalia, s’assurer qu’il n’a pas le sida et prospecter du côté de « Mybaby.com », cette clinique londonienne qui envoie en Inde les spermes et ovules de parents stériles ou en incapacité de porter l’enfant désiré.

Durant cette longue et périlleuse enquête, l’auteur se rend auprès de femmes qui louent leur utérus pour sortir leur famille de la misère, des femmes à peine majeures qui meurent ou deviennent parfois stériles à force d’être exploitées au profit de riches familles issues du monde entier .
L’extrême misère de ce pays engendre toutes les corruptions et tous les trafics. Pour ces millions d’indiens qui ne possèdent rien, il ne leur reste que leur corps à vendre, une pauvreté dont profitent les vendeurs d’organes et locataires d’utérus.
Ce texte peut dérouter parce que la temporalité en Inde n’est pas la nôtre “ l’avenir régissant notre présent, inféodée à la croyance au progrès comme mesure de la conscience du temps, est aux antipodes de la conception mythique du temps, indifférent e à la notion linéaire de progrès “ (Nirmal Verma ) ce temps indien peut être comparé à celui du rêve où tout est présent quelle que soit son origine et le déroulement de ce temps extérieur à l’homme.
Un roman dur qui révolte et affecte, un grand livre où l’auteure poursuit son odyssée de l’Inde profonde, celle des monstruosités auxquelles la misère expose tant d’indiens et surtout d’indiennes