Collette, Sandrine – Et toujours les forêts


Dès avant sa naissance, Corentin est haï par sa mère. Il terminera son parcours de rejet sur le seuil du taudis de la vieille Autgustina. Dure et revêche, cette dernière s’adoucira pourtant au contact de cet enfant aimant et généreux.
Alors que, devenu jeune homme, Corentin se trouve dans les sous-sol avec des amis, un bruit effroyable, inouï, fait trembler sols et plafonds, écrasant certains, poussant d’autres vers la sortie où ils s’embrasent aussitôt.
Bien plus tard, quand Corentin peut enfin sortir, le monde devant lui n’est que poussière, dévastation et mort. Dans ce paysage accablé, un seul but, une seule raison de vivre le met en route : rejoindre Augustina, et donc parcourir 400km à pied, chercher sa nourriture dans les maisons ruinées, enjamber les cadavres, se protéger des pluies acides et brûlantes, craindre chaque bruit, le souhaiter aussi, dans l’espoir insensé que la vieille Augustina l’attende toujours, que la vie, que l’amour éclairent encore ce monde devenu gris.

Dans ce roman, la beauté de l’histoire et celle de l’écriture s’entrelacent comme rarement dans la littérature. Les phrases ancrées au plus près de la terre, hachées comme le bois des forêts, rejoignent la musique des sphères et l’on ressort de ce livre bouleversé, tremblant, profondément ému comme au sortir d’une cantate de Bach.
Car l’art de Sandrine Collette est un art musical, capable d’exprimer l’indicible comme de faire résonner les silences, il tend toujours à réenchanter d’amour les mondes perdus et à teinter d’espoir le plus sombre des gouffres

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20 réflexions sur « Collette, Sandrine – Et toujours les forêts »

  1. J’ai adoré ce roman, ton avis poétique est à l’image du contenu de ce livre ! Par contre je suis en train de lire On était des loups et je pense que mon retour sera mitigé à moins que… je n’en suis pas à la moitié donc tout peut encore changer!

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  2. C’est une très très jolie chronique que je lis là. Bravo pour cette sensibilité. Je l’ai lu ce livre. Et en ressors un petit peu mitigée. J’espère te voir sur mon blog qui sera bientôt en ligne. Amitiés, la coccinelle des livres.

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    1. Ah vraiment, ce sont pourtant des lieux de beauté et de réflexions, et si je lis le plus souvent des romans durs, des thrillers et des policiers, c’est parce que je suis hantée par la question du Mal, question qui est hélas, insoluble.

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      1. La lecture est un long parcours. Je lis beaucoup, mais plutôt la spiritualité qui est une source inépuisable d’enseignements. Je comprends Hedwige. Je suis incapable de lire ces romans durs que tu évoques. Et je suis quelque peu admirative de ton parcours. Merci pour tes partages. 🙂

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