Marpeau, Elsa – L’âme du fusil

Philippe, quinquagénaire au chômage, s’ennuie pendant que sa femme trime et que son fils est au lycée, jusqu’au jour où il voit le nouveau voisin nager nu dans le lac. Notre homme se met alors à l’espionner sous le prétexte d’une juste méfiance envers ce jeune parisien oisif venu parmi les rudes campagnards.
Dès lors le voisin devient le centre de sa vie, il l’épie sans cesse et sa nudité suscite en lui un désir qu’il enfouit vite sous une couche de colère, ou déplace en « ce n’est lui que je désire mais le belle amante que je lui attribue »
La même pulsion incite Philippe à inviter son voisin afin de l’exhiber, telle une conquête, devant ses potes et sa femme; et lui, le Lucien parisien fait le beau, subjugue l’assemblée, leur apprend à jouer au poker
Et Philippe, toujours en proie à sa fascination, ne veut rien voir des signes avant-coureurs du drame

Présentée comme écrite par Philippe, cette confession est celle d’un homme qui, par manque de langage, par facilité aussi, se laisse conduire par ses pulsions et ses fantasmes, créant ainsi une chaîne de réactions désastreuses
Véritable cas d’école pour un psychanalyste, ce livre riche et profond est tel une tragédie où les forces obscures se jouent des hommes et guident leurs destins.
L’écriture est fort belle mais les nombreuses pages vouées à la chasse me sont passées par dessus la tête

9 réflexions sur « Marpeau, Elsa – L’âme du fusil »

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