Mayeras, Maud – Les monstres

Entre «Room» d’Emma Donoghue et «La petite fille aux allumettes» de Gaëtan Soucy, «Les monstres» montrent ce que l’emprise et la perversion peuvent accomplir de ravages dans l’esprit et le corps des enfants.
Enfermée dans une cave sombre et dénudée, une jeune adolescente est violée, battue et humiliée par l’Ogre qui lui fera plusieurs enfants dont deux seulement resteront auprès d’une mère s’efforçant de donner ce qu’elle peut d’amour au sein de cet enfer.
L’Ogre s’attribue le nom d’Aleph (cette première lettre de l’alphabet hébreu désigne Dieu, le créateur du monde tel que dit par la Bible dont l’entame est la deuxième lettre, Beth) il professe aux petits leur état de monstres ennemis des hommes, il leur enseigne une version aliénante et pervertie du monde et des êtres.
Un jour Aleph ne vient pas, puis il ne vient plus. Faute de nourriture, la mort guette la mère et ses petits mais une équipe de sauvetage est dépêchée, les verrous cèdent, les hommes entrent, terrifiant les enfants qui blessent leur mère avant de s’enfuir

L’effroi, le déchirement intime, le cri munch-ien qui nous étreint devant l’atrocité de cette séquestration, atteint l’insupportable devant cette violation exercée sur de jeunes esprits, instillant en eux la certitude que le règne le Mal est bon, qu’une vie d’ombre et de saleté mérite d’être défendue et que l’autre est toujours un ennemi à tuer.
Dans notre monde actuel, combien d’Aleph corrompent-ils ainsi le coeur et l’âme de leurs enfants ?
L’auteure nous démontre également que la belle écriture peut dénoncer, mais qu’elle peut aussi avilir



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